05 mai 2009

Tracé de la LGV : décision attendue le 30 juin.

Photo Christian Daumerie Jean-Louis Borloo, entouré de Christian Estrosi, Eric Ciotti et Hubert Falco, a annoncé hier le report de la décision sur le tracé de la future LGV. : Photo Christian Daumerie
Article paru dans Var matin le 4-05-2009
http://www.toulon.maville.com/actu/actudet_-Actualite-lgv-decision-renvoyee-au-30-juin-_-823284_actu.Htm


Ce lundi après-midi, le médiateur du gouvernement Yves Cousquer a annoncé à Marseille, au cours d'une conférence de presse, une décision attendue le 30 juin. En effet il doit rendre un rapport pour le 15 juin afin de permettre le choix d'un tracé avant le 30, aux termes de la mission que lui avait confiée le ministre de l'Ecologie et de l'Aménagement du territoire Jean-Louis Borloo, confirmant la réalisation de la LGV Paca. (lire notre article dans Var-matin et Nice-Matin de ce mardi)


LGV : décision renvoyée au 30 juin

Loin de se lancer enfin sur les rails, la LGV Paca vient de prendre un nouvel aiguillage. Destination le 30 juin, date fixée hier par Jean-Louis Borloo pour parvenir à un « compromis régional » et choisir enfin un tracé, à l'issue de nouvelles études. « A défaut, nous prendrons nos responsabilités », assure le ministre de l'Ecologie, soulignant le caractère « vital » de cette ligne entre Paris et Nice, sans toutefois trancher entre le train des vignes et celui des villes.

Après avoir rencontré deux heures durant les grands élus de la région, chacun restant solidement accroché à sa ligne, Jean-Louis Borloo n'a donc pas choisi. Il a pourtant certifié que l'harmonie politique, sérieusement malmenée ces derniers mois, serait au rendez-vous du printemps et permettrait enfin d'arrêter une solution.

Un médiateur expérimenté

Pour l'encourager, le ministre d'Etat a décidé de nommer un médiateur, Yves Cousquer, qui avait déjà mené une telle mission pour le TGV Sud-Ouest. Le tour de table financier devra ensuite être bouclé avant le 31 décembre. Il faudra alors trouver entre 8 milliards pour le tracé « Côte d'Azur » et 11,4 milliards pour le tracé des métropoles. « On pourra alors mesurer la bonne foi de chacun », prévient le ministre.

Pour Jean-Louis Borloo, il s'agissait en effet de siffler la fin d'une partie chaotique, pendant laquelle un préfet de Région, Michel Sappin, a pris position pour le tracé Nord - contre les engagements du président de la République. Une période qui a vu le consensus politique exploser et sombrer dans la pire cacophonie, notamment lorsque les élus azuréens ont certifié que le scénario des métropoles était enterré. Pour le gouvernement, il était urgent de temporiser.

Il s'agit de « lever les hypothèques sur chaque tracé », préfère expliquer Jean-Louis Borloo, citant notamment les problématiques liées à la traversée souterraine de Marseille et Toulon dans un cas et, dans l'autre, l'impact écologique au coeur du pays d'Aix et dans le centre-Var. « On fera un TGV exemplaire, a promis le ministre. Il sera extrêmement respectueux des sites traversés. On peut en faire la plus belle ligne d'Europe. »

La nécessité d'attendre

En façade, cet arrêt en gare pour vérification technique satisfait donc les élus. « C'est un calendrier responsable, conforme aux engagements du président de la République », estime le président de la Région, Michel Vauzelle (PS). « Si on voulait obtenir l'adhésion des populations, il fallait aller plus loin dans l'étude des tracés. C'est un changement de méthode important », apprécie le président UMP du conseil général du Var, Horace Lanfranchi. Comme son homologue des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini (PS), il menaçait de ne pas financer une ligne évitant Marseille et Toulon.

Même le maire de Nice, Christian Estrosi (UMP), et le président du Département des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti - l'un de ses proches - se montrent conciliants. « Nous avons un rapport de RFF [Réseau ferré de France, ndlr] disant que le tracé Nord offre plus de garanties, mais nous ne voulons pas afficher de préférence », assure le maire de Nice. Idem pour le maire de Toulon et secrétaire d'Etat à l'Aménagement du territoire, Hubert Falco, se disant « solidaire des amis niçois » et ne leur tenant pas rigueur d'avoir récemment annoncé, avant communication gouvernementale, que le tracé Nord était retenu.

Petits élus s'en vont en guerre

C'était sans compter les fortes oppositions que cristallise cette hypothèse. Hier, elles se sont encore exprimées dans les rues de Paris, aux couleurs des écharpes tricolores exhibées par 90 élus des Bouches-du-Rhône et du Var. Emmenés par la locomotive Maryse Joissains, maire d'Aix-en-Provence, ils étaient venus dire leur refus catégorique d'une ligne foulant les paysages de Cézanne et promettre une « guerre juridique totale ».

Hier, un semblant de trêve a toutefois été signé. Mais chacun est reparti chez lui avec ses certitudes. Or le 30 juin, c'est un traité de paix qu'il faudra être en mesure de parapher.

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